Henri Alban-Fournier
( 1886 - 1914 )
Alain-Fournier, pseudonyme d'Henri Alban Fournier (3 octobre 1886 - 22 septembre 1914) est un écrivain français, mort à l'âge de 27 ans après avoir écrit un unique roman, le Grand Meaulnes. aussi Le Poète De L'amour Platonique.
1886-1914
"Comment rattraper sur la route terrible où elle nous a fuis, au-delà du spécieux tournant de la mort, cette âme qui ne fut jamais tout entière avec nous, qui nous a passé entre les mains comme une ombre rêveuse et téméraire ?
"Je ne suis peut-être pas tout à fait un être réel." Cette confidence de Benjamin Constant, le jour où il la découvrit, Alain-Fournier en fut profondément bouleversé ; tout de suite il s'appliqua la phrase à lui-même et il nous recommanda solennellement, je me rappelle, de ne jamais l'oublier, quand nous aurions, en son absence, à nous expliquer quelque chose de lui.
Je vois bien ce qui était dans sa pensée : "Il manque quelque chose à tout ce que je fais, pour être sérieux, évident, indiscutable. Mais aussi le plan sur lequel je circule n'est pas tout à fait le même que le vôtre ; il me permet peut-être de passer là où vous voyez un abîme : il n'y a peut-être pas pour moi la même discontinuité que pour vous entre ce monde et l'autre".
Extrait de la préface de Jacques Rivière à l'ouvrage posthume Miracles (1924), recueil de divers poèmes et textes en prose d'Alain-Fournier.
Sa Vie
Henri-Alban Fournier naît le 3 octobre 1886 à la Chapelle-d'Angillon, dans le Cher. Son père, instituteur, est nommé à l'école d'Epineuil-le-Fleuriel en 1891 et Henri en sera son élève jusqu'en 1898, avant d'entrer en sixième au lycée Voltaire à Paris. En 1901, Henri-Alban Fournier, qui songe alors à devenir marin, poursuit ses études de seconde au lycée de Brest dans le but d'entrer à l'École Navale. Mais, il renonce rapidement à ce projet et rejoint finalement, à la fin de l'année 1902, le lycée de Bourges afin d'y passer son baccalauréat qu'il obtiendra six mois plus tard.
A la rentrée 1903, l'adolescent s'inscrit au lycée Lakanal de Sceaux afin de préparer le concours d'entrée à l'École Normale Supérieure. Il y fait la rencontre de Jacques Rivière, qui deviendra son meilleur ami (leurs correspondances, l'une des plus belles de la littérature française, seront publiées entre 1926 et 1928) puis son beau-frère lorsqu'en 1909 il épousera Isabelle Fournier, la soeur cadette d'Henri-Alban. En 1906, Fournier échoue dans ses projets scolaires. Il tente alors, l'année suivante, une ultime année de Khâgne, au lycée Louis Le Grand mais encore une fois, il échoue au concours d'entrée à l'Ecole Normale Supérieure.
C'est durant cette vie de lycéen que se déroule un événement qui sera déterminant dans la vie sentimentale et littéraire d'Alain Fournier ; en effet, le 1er juin 1905, en sortant du Grand Palais, il croise une jeune fille d'une grande beauté qu'il suit à distance jusqu'à son domicile, boulevard Saint Germain. Revenu sur les lieux, le 11 juin suivant, il l'accoste cette fois-ci dans la rue et lui murmure : "Vous êtes belle". Yvonne de Quiévrecourt ne répond pas à ses avances et s'en va vers l'église de Saint-Germain des Près, où elle assiste à la messe. Après la cérémonie, les deux jeunes gens ont enfin une longue conversation au terme de laquelle Yvonne lui avoue qu'elle est fiancée et que son destin est maintenant tracé. Yvonne de Quiévrecourt qui deviendra Yvonne de Galais dans le Grand Meaulnes se marie en 1907.
L'année suivante, Henri-Alban Fournier effectue son service militaire. Après avoir suivi le peloton des élèves-officiers à Laval, il est affecté au 88e R.I., à Mirande, dans le Gers, avec le grade de sous-lieutenant. Hanté par le souvenir d'Yvonne, il rédige alors quelques poèmes et essais, ses premiers pas dans la littérature, qui seront publiés à titre posthume par son ami Jacques Rivière sous le titre Miracles (1924). Son service militaire achevé, Henri-Alban Fournier trouve à s'employer au mois d'avril 1910 en tant que journaliste à Paris-Journal et y rédige de façon régulière un " courrier littéraire ". Au même moment commence une liaison avec Jeanne Bruneau, une modiste de la rue Chanoinesse rencontrée autrefois à Bourges, qui durera jusqu'en avril 1912. Celle-ci inspirera vraisemblablement le rôle de Valentine dans le Grand Meaulnes.
C'est durant cette période que Fournier, installé rue Cassini, entreprend la rédaction d'un roman autobiographique, Le Grand Meaulnes. En 1912, il quitte la rédaction du quotidien parisien pour entrer, grâce à Charles Péguy, au service de Claude Casimir-Perier, fils d'un ancien Président de la République. Le jeune homme entame alors une liaison orageuse avec l'épouse de l'homme politique, l'actrice Pauline Benda, plus connue dans les milieux artistiques de la capitale sous le pseudonyme de Madame Simone
En octobre 1903 Alain-Fournier va préparer l’Ecole normale supérieure au lycée Lakanal à Sceaux. C’est là qu’il rencontre Jacques Rivière qui devient son meilleur ami. Ils échangeront jusqu’en 1914 une importante et passionnante correspondance. Jacques Rivière deviendra , en 1909, son beau-frère en épousant en effet Isabelle Fournier, de trois ans plus jeune que son frère.
Cette photo d’Alain-Fournier, sans doute l’une des plus connues, a été prise en septembre 1905 à la Chapelle d’Angillon . Alain-Fournier a alors près de 19 ans.
2) La rencontre ( 1905-1909)
Le 1er juin 1905, jour de l’Ascension, Alain-Fournier, jeune lycéen de 18 ans vient de visiter " le Salon de la Nationale" au Petit Palais. En descendant l’escalier de pierre, son regard croise celui d’une grande jeune fille blonde, élégante, élancée, portant un "grand manteau marron ". Il la suit sur le Cours-la-Reine, puis sur un bateau mouche où elle s’embarque et enfin l’accompagne à distance jusqu’à sa maison du boulevard Saint Germain. Il revient plusieurs fois sous ses fenêtres et sa persévérance sera récompensée.
Le 10 juin, il a pu apercevoir derrière la vitre le visage de la jeune fille. Surprise, mais souriante. Le lendemain 11 juin, jour de la Pentecôte, il est encore là, tôt le matin et la jeune fille sort de cette maison, un livre de prières à la main. Avant qu’elle ne monte dans le tramway il l’accoste et murmure : " Vous êtes belle". Rabroué mais non dépité, il la suit jusqu’à l’église Saint-Germain des Près. A la fin de la messe, il l’aborde à nouveau et c’est " la grande, belle, étrange et mystérieuse conversation" entre deux êtres qui, jusqu’au pont des Invalides vont laisser vivre leur rêve. Au coin du Pont de la Concorde, elle lui demande son nom, il lui dit. Elle hésite une seconde , puis "regardant bien droit, pleine de noblesse et de confiance elle a dit fièrement : Mon nom ? je suis mademoiselle Yvonne de Galais..."
Hélas la réalité reprend ses droits : la jeune fille est fiancée, son destin est tracé. Avant de se perdre dans la foule, elle se retourne vers celui qu’elle vient de quitter et à qui elle a demandé de ne pas la suivre. Une dernière fois le regarde longuement.
Cette rencontre, dont il a noté tous les détails, dès les jours suivants, va déterminer la vie entière d’Alain-Fournier. Il la transposera quasi littéralement dans le Grand Meaulnes. Pendant huit ans, Alain-Fournier s’efforcera de raconter son histoire en l’associant à ses plus chers souvenirs d’enfance. Parallèlement au Grand Meaulnes, il écrira également des nouvelles et des poèmes.
En 1906, le jour anniversaire de l’Ascension, Alain-Fournier guette vainement la jeune fille sur Le Cours la reine et confie le soir même à Jacques Rivière : "Elle n’est pas venue. D’ailleurs fut-elle venue, qu’elle n’aurait pas été la même ". Cette année-là, il échoue au concours d’entrée à l’Ecole Normale.
En 1907, au terme d’une ultime année de "Khâgne" au lycée Louis Le Grand, il échoue de nouveau à l’Ecole Normale. Il apprend également le récent mariage d’Yvonne de Quiévrecourt.
En 1908 et 1909, il fait son service militaire : après le peloton d’élève-officier à Laval, il est nommé sous-lieutenant à Mirande (Gers). Toujours hanté par le souvenir d’Yvonne, il écrit quelques poèmes et essais qui seront repris plus tard sous le titre Miracles.
Yvonne de Quiévrecourt est née en 1885 à Paris. Le 1er juin 1905, jour de l’Ascension, elle croise Alain-Fournier, jeune lycéen de 18 ans, qui descend les marches du Petit Palais.
Le 17 octobre 1906, elle épouse un médecin de marine Amédée Brochet de Vaugrigneuse ; un mariage de raison souhaité par son père.
( Alain-Fournier, en 1909 )
3) Le Grand Meaulnes (1910 -1913)
Après son service militaire, Alain-Fournier cherche un emploi, il trouve en avril 1910 un poste de rédacteur à Paris-Journal. Il a une liaison avec Jeanne Bruneau, une modiste de la rue Chanoinesse, originaire de Bourges. Il se donne tout entier à elle, mais elle ne le comprend pas. Le 19 Octobre 1910 il écrit à Jacques et sa sœur : "C’est fini". Ils se reverront pourtant et la rupture définitive ne se produira qu’au mois d’avril 1912. Alain-Fournier confiera dans sa correspondance : " J’ai fait tout cela pour me prouver à moi-même que je n’avais pas trouvé l’amour."
A partir de 1910, Alain-Fournier, installé rue Cassini, se met pour de bon à l’écriture du Grand Meaulnes. En 1912, il quitte la rédaction de Paris-Journal, devient le secrétaire de Claude Casimir-Perier avant d’entamer avec la femme de ce dernier la célèbre actrice madame Simone, de son vrai nom Pauline Benda, une liaison orageuse.
En février 1913, Henri-Alban Fournier obtient pour la dernière fois une entrevue avec Yvonne de Quiévrecourt (mariée Vaugrigneuse), son amour de jeunesse, maintenant mère de deux enfants. De juillet à novembre 1913, La Nouvelle Revue française commence la publication de son oeuvre romanesque, Le Grand Meaulnes, achevée au début de l'année. Elle paraît ensuite en volume (1913) chez l'éditeur Émile-Paul, l'écrivain ayant pris à cette occasion le nom d'Alain-Fournier. Sélectionné pour le prix Goncourt, Le Grand Meaulnes manque de peu le prestigieux prix littéraire, l'honneur revenant à Marc Elder et au Peuple de la Mer. Au début de l'année 1914, Alain-Fournier entame l'écriture d'une pièce de théâtre, la Maison dans la forêt, et d'un nouveau roman, Colombe Blanchet. Ces deux dernières oeuvres demeureront inachevées.
En effet, l'écrivain est mobilisé dès la déclaration de guerre, au mois d'août 1914. Il rejoint alors le front comme lieutenant d'infanterie avec le régiment de réserve de Mirande, le 288e R.I. Le 22 septembre suivant, après quelques semaines de combat, Alain-Fournier est tué au sud de Verdun, dans les Hauts de Meuse. Porté disparu avec vingt de ses compagnons d'armes, son corps est découvert en 1991 dans une fosse commune où les soldats allemands l'avaient enterré. En 1992, les 21 corps de fantassins du 288e RI exhumés du bois de Saint-Rémy dont celui de l'écrivain Alain-Fournier sont regroupés. Henri-Alban Fournier est maintenant inhumé dans la nécropole nationale de Saint-Remy-la-Calonne, dans la Meuse.
Fin juillet 1913, huit ans après la rencontre du Grand Palais, grâce à l’entremise de Jeanne de Quiévrecourt, sa sœur , Alain-Fournier rencontre une dernière fois Yvonne de Vaugrigneuse, désormais mère de deux enfants. Il la quitte donc pour toujours et revient vers Simone.
Achevé au début de 1913, Le Grand Meaulnes paraît d’abord dans La Nouvelle Revue française ( de juillet à octobre 1913), puis en volume chez Emile-Paul. Sélectionné pour le prix Goncourt, Le Grand Meaulnes obtient 5 voix au dixième tour de scrutin ( alors qu’il lui en suffisait de 6 pour avoir le prix). Pourtant au onzième tour, c’est Le Peupler de la Mer de Marc Elder qui aura le Prix Goncourt.
4) La guerre, la Mort ( 1914)
Au début de 1914 Alain-Fournier ébauche une pièce de théâtre, la Maison dans la forêt, et commence un nouveau roman, Colombe Blanchet, qui restera inachevé.
Mobilisé dès la déclaration de guerre, en août 1914, Alain Fournier rejoint le front comme lieutenant d’infanterie. Le 22 septembre 1914, il est tué au sud de Verdun, dans les Hauts de Meuse. Il n’avait pas encore vingt-huit ans. Porté disparu avec vingt de ses compagnons d’armes, son corps a été découvert dans une fosse commune où les Allemands l’avaient entérré. Il a été identifié en novembre 1991 et est maintenant inhumé dans le cimetière militaire de Saint-Remy la Calonne (Meuse).
Bibliographie :
• Le Grand Meaulnes. Éditions Gallimard 1924, Livre de poche 1972.
• Miracles. Éditions Fayard 1986.
• Colombe Blanchet. Éditions Le Cherche Midi 2005.
Le Grand Meaulnes
Le Grand Meaulnes est un roman d’amour et d'aventures tiré en grande partie de l’enfance de l’auteur.
On le remarque par:
la région où se situe le récit. Même si certains noms ont été changés, on constate des similitudes avec son environnement.
les personnages du livre qui ont des caractéristiques tirées de la vie de l’auteur. Meaulnes a hérité des caractéristiques aventurières d’Alain-Fournier tandis que François, lui a hérité de l’environnement de l’auteur à savoir la maison-école, le père instituteur, la région dans laquelle il vit,...
Frantz, lui, n’est autre que l’incarnation de son désir d’évasion et de sa rêverie romanesque.
Le désir de Meaulnes de faire sa vie avec Yvonne, qui connaît une fin tragique, est sembable à l’amour d’Alain-Fournier pour Yvonne de Quiévrecourt.
Le rêve et le merveilleux ont une place importante dans ce récit. Le roman ne se termine pas vraiment et laisse place à notre imagination. Le lecteur doit lui-même imaginer ce qui va se passer pour Meaulnes et sa fille.
Présentation des personnages
Augustin Meaulnes:
Comme le titre le dit, c'est le personnage principal. C'est un adolescent mystérieux, aventurier, cherchant son idéal et toujours insatisfait. Il est presque le reflet de l’auteur. Pour lui, rien n'est plus important que l'amour mais il ne reste jamais longtemps à la même place.
Effectivement, il veut toujours plus, il n’est jamais content de ce qu’il a. Quand il n’obtient pas quelque chose, il se donne à fond pour l’obtenir et dès qu’il l’a, il veut déjà autre chose. En plus de cela, c’est est un entraîneur, un chef.
Une de ses escapades le conduit aux portes du paradis.
François Seurel:
Le narrateur s’appelle François, il a 15 ans et habite dans la maison-école où enseignent ses parents. Il veut également devenir instituteur. Il est calme et compréhensif et mettra tout en œuvre pour que son ami Meaulnes puisse retrouver son amour. Il est, à l’opposé de Meaulnes, stable et réfléchi. François va être entraîné par Meaulnes vers le monde extérieur, libre.
Frantz de Galais:
Frantz est un excentrique qui a des idées extraordinaires comme le montre la fête étrange qu’il organise pour ses fiançailles. C’est lui qui va créer tous les problèmes financiers de la famille à cause de sa folie. Il tente de se suicider après la fuite de sa fiancée. Il reste incurablement enfant et le restera probablement toujours.
Yvonne de Galais:
Yvonne est la sœur de Frantz. Physiquement, l’auteur la qualifie comme "la jeune fille la plus belle qu’il y ait peut-être jamais eu au monde", elle a un visage aux traits "dessinés avec une finesse presque douloureuse". Ses chevilles sont "si fines qu’elles pliaient par instants et qu’on craignait de les voir se briser ".
Elle a été inspirée d’une femme qu’Alain-Fournier avait rencontrée sur le Cours-la-Reine, Yvonne de Quiévrecourt. C’est la femme qu’Alain-Fournier aurait toujours voulu avoir.
Pour Meaulnes, elle est "la fée, l’incarnation de tous ses désirs". Elle est donc à la fois irréelle et très présente..
Résumé
François Seurel, fils d'instituteur, se rappelle la rencontre qu’il a faite à quinze ans et qui a décidé toute sa vie.
Cela se passe à la campagne, au centre de la France. Quand Augustin Meaulnes (17 ans) arrive en pension chez lui, François a enfin un ami. Quelque temps après, Meaulnes fait une fugue de trois jours.
Il raconte son aventure à François: un lieu mystérieux, un peu comme un rêve, un château, Yvonne, une très belle fille, un mariage qui n'a pas lieu, une fiancée qui s'enfuit....
Quelques semaines après, un bohémien arrive dans la classe des deux amis. C'est le frère d'Yvonne, Frantz, le fiancé qui a perdu sa femme.
Cela rappelle à Meaulnes son aventure, et il décide de partir à Paris pour retrouver Yvonne. Il n'y rencontra que Valentine, la fiancée de Frantz et la demandera même en mariage.
Entre-temps, François va chez son oncle Florentin qui connaît Yvonne et le domaine mystérieux. Ils organisent un pique-nique avec elle et Meaulnes.
Après le mariage d’Yvonne et de Meaulnes, le " Hou-ou! " de Frantz est le rappel du terrible serment enfantin qui va voir le départ de Meaulnes. Ce départ doit permettre de réparer la faute qui le hante : celle qu’il a faite avec Valentine.
Meaulnes veut rassembler Frantz et Valentine même si cela doit briser son propre ménage. C’est le départ de Meaulnes qui permet à François d’être le héros du roman. Il prend sa place aux côtés d’Yvonne. Elle se confie à lui et il l’assistera jusqu’à sa mort. François est seul avec la fille de Meaulnes, qu’il considère un peu comme sa propre fille, mais pas pour longtemps car Meaulnes va venir la chercher pour partir vers de nouvelles aventures.
Extrait d’un passage du livre
Cet extrait se situe au début de la troisième partie du livre. François rencontre son oncle Florentin, tenancier d’un petit magasin, qui lui fournit des informations sur le domaine mystérieux, plus connu sous le nom: Domaine des Sablonnières.
Dès le soir de mon arrivée au Vieux-Nançay, j'avais interrogé mon oncle Florentin sur le Domaine des Sablonnières.
" Ce n’est plus un Domaine, avait-il dit. On a tout vendu, et les acquéreurs, des chasseurs, ont fait abattre les vieux bâtiments pour agrandir leurs terrains de chasse ; la cour d’honneur n’est plus maintenant qu’une lande de bruyères et d’ajoncs. Les anciens possesseurs n’ont gardé qu’une petite maison d’un étage et la ferme. Tu auras bien l’occasion de voir ici Mlle de Galais, c’est elle-même qui vient faire ses provisions, tantôt en selle, tantôt en voiture, mais toujours avec le même cheval, le vieux Bélisaire…C’est un drôle d’équipage ! "
J’étais si troublé que je ne savais plus quelle question poser pour en apprendre d’avantage.
" Ils étaient riches, pourtant ? "
Oui. Monsieur de Galais donnait des fêtes pour amuser son fils, un garçon étrange, plein d’idées extraordinaires. Pour le distraire, il imaginait ce qu’il pouvait. On faisait venir des Parisiennes… des gars de Paris et d’ailleurs…
" Toutes les Sablonières étaient en ruines, Mme de Galais près de sa fin, qu’ils cherchaient encore à l’amuser et lui passaient toutes ses fantaisies. C’est l’hiver dernier-
non, l’autre hiver, qu’ils ont fait leur plus grande fête costumée. Ils avaient invité moitié gens de Paris et moité gens de campagne. Ils avaient acheté ou loué des quantités d’habits merveilleux, des jeux, des chevaux, des bateaux. Toujours pour amuser Frantz de Galais. On disait qu’il allait se marier et qu’on fêtait là ses fiançailles. Mais il était bien trop jeune. Et tout a cassé d’un coup ; il s’est sauvé ; on ne l’a jamais revu…La châtelaine morte, Mlle de Galais est restée soudain toute seule avec son père, le vieux capitaine de vaisseau.
Troisième partie, chapitre II, " Chez Florentin "
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Alain Fournier
( Tombe de Fournier Henri )
Voici la dernière lettre (une carte en réalité) écrite par Alain-Fournier à sa s¿ur Isabelle, le 11 septembre 1914
"Je reçois bien tes lettres, ma chère petite Isabelle. Certaines me sont même parvenues au milieu du combat. Je suis en excellente santé. J'espère me rapprocher de Jacques avant peu. Je suis maintenant attaché à l'état-major à cheval. J'ai grande confiance dans l'issue de la guerre. Priez Dieu pour nous tous. Et ayez confiance aussi. Longuement, tendrement, je te serre avec ta Jacqueline dans mes Bras.
Ton frère,
Henri"
Source : Mindef/SGA/DMPA - Vincent Konsler
Tuesday, June 24, 2008
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